Voyage au cœur de l’Atelier    

Et pour la petite histoire...

 

Il était une fois une petite fée assise sur un tronc d’arbre recouvert de nuages de mousse qui se délectait des odeurs et des paysages que lui offrait la forêt. Cette petite fée à la chevelure rousse frisée était parée de bijoux qu’elle avait créé de ses mains aux pierres originaires de contrées lointaines. Elle regardait cette nature, humait les odeurs de pin et écoutait les oiseaux batifoler. Elle laissait la nature entrer en osmose avec elle. Elle aimait tant son peuple les fées ainsi que toutes les créatures qui y vivaient à l’ombre des hommes. Les hommes ne connaissaient pas la beauté et les richesses de son monde. Soudain, elle courut puis s’envola de ses ailes irisées pour entrer dans la cavité d’un arbre. C’était l’entrée de sa maison. Tout en haut, là où elle pouvait voir toute la forêt elle décida d’y installer son atelier. Elle voulait à travers ses créations, faire découvrir son monde aux hommes : un monde fantastique, de rêve, de magie, de nature… elle avait plein d’idées en tête ! Il était tant de faire émerger cette passion qui sommeillait en elle et elle décida de se jeter à corps perdu dans cet art qui lui permettrait de s’épanouir et à elle aussi de rêver davantage. Elle imaginait plein de modèles… elle en rêvait même la nuit. 

 

Par quoi commencer ? Installer une table de chêne ici, oh ! et bien sûr des tiroirs… beaucoup de tiroirs et aussi des boîtes.

 

Elle voulait créer des ailes de fée… mais pas seulement. Elle aimait les papillons, les libellules, les chauves-souris et aussi les dragons (même s’ils vivaient à mille lieux d’ici !). Mais les ailes c’est fragile se dit-elle. Il faut concevoir des ailes qui ne se casseront pas. Après des recherches et des nuits blanches, elle réussit enfin !

 

Ses ailes seraient faites de résines flexibles ou rigides en fonction du résultat souhaité. Elle regardait sans cesse ses petites ailes irisées afin de créer ses bijoux le plus proche de la réalité. Il était nécessaire également de dessiner des nervures sur les ailes pour donner des effets de reliefs. La résine était parfaite pour cela ! Mais pas n’importe laquelle.

 

Pour transcrire sur ses ailes toutes les palettes et nuances de couleurs qu’offrait la nature, elle avait besoin de peintures, des peinture iridescentes, blanches nacrées, blanches mats…

 

Elle qui aimait tant les pierres, fruit de la terre, elle décida de faire venir des colombes des différentes contrées afin qu’elles lui apportent les plus belles pierres. La petite fée prenait son temps pour les choisir et savait ce qu’elle voulait.

 

Il lui était nécessaire de trouver des attaches de qualité : des chaînes, des attaches pour les boucles d’oreilles notamment. Elle savait à qui faire appel pour cela ! Les Nains bien sûr ! Elle leur demanda leur meilleur acier. Les princesses et reines qui porteraient ses créations ne devaient pas être ennuyées par des allergies et des oxydations. 

 

La petite fée était très soucieuse de bien faire son travail. Elle mettait tout en œuvre pour offrir un ouvrage de qualité aux futures créatures qui porteraient ses bijoux.

 

Elle passait aussi beaucoup de son temps à dessiner chaque parcelle des ailes des papillons et autres créatures ailées qu’elle croisait qui avaient la gentillesse de poser pour elle. Mais elle profitait également de ses modèles pour retranscrire sur ses ouvrages les mouvements des ailes qui se déployaient.

 

Mais ce n’était pas tout. Elle était fascinée par la végétation qui l’entourait. Elle décida de se mettre à la sculpture. Façonner des branches, des fleurs en les ornant de pierres, et puis pourquoi pas des framboises et des mûres qu’elle mangeait avant même d’avoir terminé de les avoir sculptées. Quelle gourmande ! Elle installa un four spécial dans son atelier. Juste pour ces créations sculptées.

 

Parfois ses modèles de fleurs fanaient et elle n’avait pas terminé de s’en inspirer pour son bijou. C’était triste que ces si jolies choses soient éphémères. Si seulement… oui, bien sûr ! Pourquoi n’y avait-elle pas songé avant ? Rendre les végétaux éphémères éternels !? Son idée avait émergé. Elle entama un processus de séchage de fleurs, graines, feuilles puis les mêla à de la résine. Et voilà, le tour était joué !

 

Un jour, une Nymphe vint à elle. Elle avait entendu parler de son travail et souhaitait découvrir ses créations. Enchantée et conquise, la Nymphe lui fit commande d’une parure aux ailes de Fée ornée de péridots.

 

La petite fée travailla plusieurs jours pour créer cette parure. Quand elle eut achevé son oeuvre, elle fit venir les Fées tisserandes et leur demanda du tulle étoilé et des rubans d’organza. Elle emballa délicatement la parure dans le tulle brillant avec un petit mot pour la Nymphe puis la déposa au fond d’une petite boîte où elle y fixa une feuille verte. Elle se servit du ruban des fées pour refermer la boîte. Pour être sûre que son travail ne serait pas abîmé, elle emballa encore la boîte. Voilà, c’était terminé. 

 

Elle remit le paquet à son amie la colombe qui s’apprêtait à entamer le voyage jusque la Nymphe pour lui apporter sa commande.

 

La colombe prit son envol. Et c’est à partir de cet instant que l’aventure commença pour la petite fée.